samedi 29 décembre 2012

Deux ans de blog de combat

Voilà cela fait deux années que votre Comité d'intérêt de quartier tient ce blog. Il y a deux ans nous dénoncions la terreur qui régnait dans le quartier et le manque de volonté de MPM sur la propreté.  C'était aussi l'époque où nous entrions dans la concertation sur le PLU.
Quel bilan sur ces trois points peut-on tirer. Sur le sécurité les forces de police ont fait des gros efforts depuis la mise en place de la BST et surtout la nomination du Préfet Gardère. On ne peut qu'être reconnaissant à ce grand policier d'avoir eu une attention particulière pour notre quartier. Le Préfet Bonnetain semble de la même trempe. Nous connaissons aussi la détermination des responsables de la police du 9eme, la commandante du commissariat et la patronne du secteur sud. Que les années brunes s'éloignent à jamais de notre quotidien.
Depuis trop longtemps MPM cherche la bonne formule pour rendre Marseille propre. Indéniablement il y a eu des gros progrès dans notre quartier. Les encombrant sont moins volumineux et ramassés chaque semaine. Le cantonnier est beaucoup plus efficace même s'il n'est sur le terrain que deux ou trois fois par semaine. Pour un secteur aussi vaste il nous faut une présence plus importante. Le quartier ne se réduit pas aux chemins du Roy d'Espagne et de Sormiou et à l'avenue Colgate.
S'il reste un gros point noir, l'incapacité de la Mairie Centrale à entretenir ses espaces et à obliger M. Paget à nettoyer ses terrains, on ne peut que souligner la constance de la Mairie de Secteur à financer l'entretien de l'espace de jeux pour les enfants.
Il y a deux ans la concertation sur le PLU commençait, ce 17 décembre s'achevait l'enquête publique. A relire les articles du blog et  les contributions à l'enquête publique nous sommes frappés par la convergence des analyses et des désirs. Nous nous sommes tous intéressés au PLU. Les documents publiés par le CIQ sur ce sujet ont été consultés par 5005 lecteurs distincts (publications par wobook).
wobooks publiés par le CIQ: journaux, documents parc national, propreté et PLU
Le devoir du CIQ a été d'informer et de vous faire contribuer au débat pour arriver à cette convergence qui nous permet d'être exigeants vis à vis des décideurs. Tout le développement du quartier repose sur la possibilité de circuler en privilégiant les modes collectifs et doux sans excommunier les autres qui sont, dans notre quartier, nécessaires à notre vie active familiale et professionnelle.
Croire que l'on va tous nous mettre à vélo est un leurre surtout avec une bicyclette électrique à plus de 700 euros quand on peut avoir un scooter 125 cc increvable à 1300 euros pour, dans la même journée, traverser la ville du nord au sud, se rendre au travail, faire ses courses, aller chercher le môme au collège pour l'emmener à sa leçon de piano... et vite rentrer à la maison pour faire le dîner et surveiller les devoirs de l'autre gamin. A chaque étape de la vie des modes de déplacement spécifiques s'imposent à nous.


La constructibilité des terrains de notre secteur est liée à la réalisation d'un axe de transport renforcé et diversifié, le Boulevard urbain sud . Nous avons accepté la sortie de terre d'immeubles et de lotissements pavillonnaires sur la promesse de sa construction qui est une évidence car nous savons tous que la circulation est une galère à Marseille. Comme aux dernières nouvelles le Boulevard urbain sud est abandonné pour un bon moment nous sommes donc logiquement amenés à refuser l'urbanisation de la ZUS des Hauts de Mazargues et à remettre en cause l'ensemble du PDU et du PLU. Le Bureau de votre Comité de quartier proposera  donc au Conseil d'administration de janvier 2013 une motion dans ce sens.

Des CIQ du 9ème impactés par le BUS sont sur la même longueur d'onde. Après discussions avec les Présidents des Fédérations du 8ème, du 9ème et du 10ème nous arriverons rapidement à une position commune qui sera vraisemblablement soutenue par la Confédération des CIQ. La question du PLU est donc loin d'être bouclée et laisse augurer de très fortes tensions sinon des ruptures.

Marseille n'a pas besoin d'un Nimrod qui ne rêve que de constructions afin que sa cité échappe à un déluge, celui de la pauvreté. Sans la voirie et des transports publics ambitieux tout est brouillé et dispersé. Ce ne sont pas les formes urbaines qui créent le mal vivre mais les 40 ans de chômage de masse qui ont constitué des poches de précarité et de pauvreté dans un habitat et un environnement dégradés. Ici à la Cayolle les employés, les personnes en formation, les travailleurs pauvres et les demandeurs d'emploi ont besoin d'accéder à toute l'aire métropolitaine pour saisir les opportunités. Aussi, quand nous constatons que le bus du soir est toujours supprimé, nous pouvons nous poser des questions. La travailleuse mère célibataire qui revient du travail de l'autre côté de la ville et qui doit se taper tout le chemin de Sormiou le soir ce n'est pas essentiel? De quel côté de la barrière sont ces chantres de Marseille une et indivisible?

Sans le Boulevard urbain sud, pouvant concentrer une densification raisonnée, des services collectifs et des offres de transports alternatifs, la congestion de la circulation automobile est inévitable car nous savons que l'habitat familial dans notre quartier renforce la motorisation contrainte. Ceux qui en payeront le prix fort sont nos voisins les plus fragiles et paradoxalement les personnes âgées peu mobiles.

1 commentaire:

J.Christophe a dit…

Bonjour,

en ce début 2013, j'ai beaucoup apprécié l'article ci-dessus : la prise en compte des personnes agées, à mobilité réduite, des chomeurs, des précaires, des travailleurs pauvres, des handicapés, des mères seules, des immigrés ... de leur vie, et de leurs déplacements est très positive pour le quartier.
"La tour de Babel" marseillaise est très éloquente : l'asphyxie, au sens propre et au sens figuré, vers laquelle nous mène la politique immobilière et foncière actuelle, dans nos quartiers marseillais, se fait aux dépens de ces populations fragilisées.
J'aurais ajouté des barbelés et des miradors avec des nervis armés jusqu'aux dents, autour de cette
" tour de babel ", car à trop privilégier les catégories socio-professionelles, déjà privilégiées ( celles qui peuvent acheter, à prix d'or, les appartements et les villas qui fleurissent sur chaque mêtre-carré d'espaces verts libre ) nous allons être de plus en plus obligés de nous "barricader" dans nos résidences de plus ou moins "nantis" ( et de plus en plus, moins que plus ...).
Malgré tout notre massif des calanques est toujours aussi beau, lui a échappé (pour le moment !), grâce aux luttes des marseillais,
à la bétonnisation à outrance.
Bétonnisation qui profite essentiellement aux actionnaires de Bouygues, Nexity, ... et à leur valets !
Bonne année à tout le monde (et même aux actionnaires, dont j'ai fait partie dans une autre vie !).
J.C.