dimanche 11 novembre 2012

Le 11 novembre à La Cayolle

Discours du Président du CIQ:

Les poilus se vivaient d'abord comme des citoyens mobilisés où l'amour de la Patrie conduit à celui de l'Humanité. C'est cet état d'esprit qui empêcha, après la guerre, notre pays de sombrer dans le fascisme comme en Italie ou en Allemagne. Cette promesse universelle de liberté, d'égalité et de fraternité a reconverti l'ouvrier, le paysan, le médecin, l'ingénieur, le commerçant en soldats de métier qui font la guerre avec la même conscience professionnelle que dans le civil. Dans les champs, dans l'usine et à la boutique on gagnait sa vie, dans la tranchée avec ses camarades on la perdait.

La Grande Guerre a forcé notre pays à dépasser les représentations du XIXème siècle: le sens du devoir et du sacrifice n'était plus l'apanage du mâle caucasien qui rêve à sa Marianne ou à sa Louisette. La guerre a été un agent actif de transformation des sociétés car l'impôt du sang devait conduire à avoir les mêmes droits.

La Grande Guerre  a été le commencement du long chemin vers l'égalité entre les hommes et les femmes.



 
Il est reconnu aussi que les homosexuels ont courageusement participé au conflit. C'est un moment structurant pour une nouvelle identité homosexuelle forte qui ne recule pas devant le danger, comme le Lieutenant d'Humière qui meurt en héros en 1915 pour prouver sa valeur. 14-18 marque donc un tournant qui conduit lentement à l'égalité des orientations sexuelles.

le député Blaise Diagne en 1922 à Reims
Elle a été enfin un moment clé pour les peuples colonisés . Ce pacte républicain, le Député africain des Trois Communes, Blaise Diagne l'a vendu aux sujets français de l'Afrique occidentale et équatoriale en 1918. La promesse de la citoyenneté amena 77 000 Africains à s'engager.


Monument de Reims détruit par les Allemands en septembre 1940
Si en 1924 on éleva un monument aux soldats noirs qui sauvèrent la ville du sacre, Reims, lors de la dernière offensive allemande en 1918, les parlementaires oublièrent la promesse de Clémenceau à Diagne.
Malgré tout, pour la France, ils continuèrent à payer le prix du sang et des larmes jusqu'en 1962. Ils le feront aussi sur les chaînes et sur les chantiers des Trente Glorieuses et dans le chômage de masse de nos Quarante Piteuses.
Depuis presque un siècle maintenant nos destins sont unis dans un même idéal de liberté et d'égalité. Il est temps aujourd'hui de tenir cette promesse pour leurs descendants installés ici afin d'atteindre l'idéal de Fraternité.

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