Période chaude

statue et carcasse, un effet contemporain!

Cette semaine nous avons dû subir deux incendies volontaires d'abord d'un véhicule sur le Chemin de Sormiou du côté de l'ensemble de la Logirem et ensuite un deux roues sur le rond point du Vaucanson. Comment expliquer cette flambée: les soirées agréables, le conformisme et un outil banal de manifestation de l'ennui, de la joie et de la colère? Il y a d'autres motivations des incendiaires: les escroqueries à l'assurance, la volonté de faire disparaître des traces ADN ou digitales dans des voitures volées, des vengeances personnelles, des conflits de voisinage ou intrafamiliaux qui sont loin d'être négligeables comme le signale Laurent Mucchielli: "les enquêtes locales de victimation du Cesdip précisent que les ZUS n’enregistrent des taux vraiment plus élevés qu’en matière d’agressions intrafamiliales. Nos études sur dossiers judiciaires appuient ce constat de violences graves (tant les homicides que les coups et blessures suivis d’ITT, chez les majeurs comme chez les mineurs, produites la plupart du temps dans le cadre de l’interconnaissance et souvent dans des relations familiales ou conjugales. Elles surviennent plus souvent qu’ailleurs dans les territoires qui concentrent les personnes en situation de grande précarité socioéconomique. Facteur supplémentaire de mal-être, de dépressivité, de stress et d’agressivité, cette dernière ne peut qu’envenimer les conflits interpersonnels à tous les niveaux : au sein des familles, entre voisins, entre groupes de jeunes, entre les familles et les enseignants et entre les jeunes et les policiers. C’est ici une sorte de violence du ressentiment, de l’échec et de l’humiliation."

Ce Directeur de recherches au CNRS présentera son ouvrage "l'invention de la violence, des peurs, des chiffres et des faits" le 19 avril  de 18h à 20h au Centre socioculturel de Mazargues. C'est le moment d'éviter les débats convenus sur la situation de notre quartier et de trouver des stratégies collectives pour nous en sortir ensemble.