Un très récent article du Monde montre le désenchantement des habitants de la Courneuve après le programme de l'ANRU. Son impacte sur l'économie délictueuse semble marginale.

Six ans plus tard, les trafiquants sévissent toujours. Et les habitants, échaudés par l'effet des démolitions précédentes, n'osent plus rien espérer de la nouvelle. "Cela va embellir le quartier, mais ça ne va pas changer en profondeur. Les dealers vont s'installer ailleurs. C'est comme changer un toboggan de place, les enfants se déplacent, ils n'arrêtent pas de jouer", prédit, philosophe, une riveraine.
"Démolir une barre ne résout pas fondamentalement les problèmes de société et d'insécurité auxquels nous sommes confrontés, explique Gilles Poux. Pour démanteler ces trafics, il faut que la police ait des moyens : il ne suffit pas d'interpeller ceux qui sont là pour quelques grammes de shit ou de trouble à l'ordre public. Ils sont relâchés dans les vingt-quatre heures. L'opération réussie de 2010, c'est le résultat d'un an d'enquête ! Or, ici, nous n'avons même pas assez d'officiers de police pour collecter correctement les plaintes !" Sollicitée à plusieurs reprises, la police a refusé de s'exprimer.
A La Courneuve, les barres tombent, les dealers restent
le Monde du 30.07.11